Un état interne (ex: « je n’ai pas le moral ») fait appel à des représentations internes spécifiques (des images et des monologues construits) qui reprennent en boucle tous les sujets à l’ordre du jour ou plus anciens à propos, par exemple, de ce qui ne marche pas en ce moment pour nous ou, au contraire, de tout ce qui est positif. En conséquences, cet état:
- génère des comportements (« je suis particulièrement désagréable avec tous mes collaborateurs, je réponds très séchement »),
- influence des décisions (« je ne veux plus travailler avec ce fournisseur »),
- des actions ( » je lui envoie une lettre »)…
Quand nous nous sentons plus particulièrement irritable ou irrité ou mécontent ou démotivé et fatigué, il faut comprendre que ces états sont alimentés par une succession d’images internes et de monologues internes ( le matériau de la pensée) qui défilent sur notre « écran personnel interne » et bien souvent à notre insu.
La perception des diverses situations que nous rencontrons au jour le jour passe par ces filtres de pensées internes avec les émotions qui y sont liées. C’est ce que nous appelons: les représentations internes qui constituent en même temps, un point de vue et un prisme.
C’est avec ce « point de vue orienté et subjectif » que nous interprétons les situations, les propos, les attitudes les informations que nous recevons de notre environnement. Ce qui a pour effet d’accentuer notre état, lequel, en prime, fait remonter à la surface tous les souvenirs du même ordre.
Bref, vous l’avez compris c’est comme cela que s’installe une spirale dont il devient un peu compliqué de sortir.
Décryptage :
Notre cerveau fonctionne de la manière suivante : sous l’impact d’une émotion, la mémoire devient sélective. Pour nous faire comprendre, donnons une couleur à cette émotion, le rouge par exemple, cette émotion rouge va déclencher des schémas de pensées et de souvenirs rouges. Les représentations internes rouges défilent et occultent joyeusement tous les souvenirs bleus, verts ou roses pour se concentrer sur les rouges. Vous le comprenez, cet angle rouge sélectif peut déboucher sur une « crise de l’état interne rouge ». Nous sommes sous l’emprise d’un état « émotionnel rouge » qui nous submerge. Il disparaitra lorsque nous aurons posé des actions requises par les messages sous-jacents à cet état.
Les décisions et les actes issus de cet état émotionnel peuvent être lourds de conséquences. Si nous « envoyons promener » notre patron ou un client important, sous le coup d’un état interne « rouge », le prix à payer pour une minute d’égarement peut s’avérer long et douloureux.
Pour contrôler nos états internes (pensées- images-discours intérieurs-et émotions) il est d’abord nécessaire de faire un STOP et de s’observer.
– Comment nous sentons-vous physiquement ? Ecoutons notre corps: comment respirons-nous, y a t-il des tensions particulières, comment nous tenons-vous ? A ce stade, nous pouvons décider de bouger un peu, de nous redresser, de respirer profondément et boire un grand verre d’eau.
– Imaginons que chaque micro-signe de notre corps soit un message, que nous raconte t-il ?
(Soyons créatif et un peu farfelu).
– Ensuite soyons attentifs à nos pensées (à ce propos : quelles sont vos trois pensées récurrentes en ce moment ?): quelles sont les images internes et les monologues qui reviennent en boucle? Nous pouvons être attentif à ce que nous nous racontons tout bas. Etre conscient du ton sur lequel nous nous parlons ? Sur un ton autoritaire, cynique, plaintif ou triste ? Tous ces indicateurs nous renseignent sur notre humeur.
Maintenant examinons cette humeur qui est en toile de fond – quelle en est la cause ?
Creusons ! Ecoutons tous les messages qu’elle nous délivre ! Creusons encore car il est vraisemblable que les premiers messages sur l’origine de notre état seront de fausses raisons. Le vrai message est enfoui sous un joli « fatras » de justifications qui mettent en cause:
– les autres, le contexte, la vie, la malchance, bref à tout ce qui se ligue contre nous ! Bien souvent, c’est quand nous nous rapprochons de nous, de la vraie cause, là où ça fait un peu mal, que nous trouvons le véritable message.
Une fois le message délivré, compris, accepté, examinons quelles actions nous pouvons mettre en place pour sortir de l’état interne qui s’était installé depuis un certain temps.