Relevé dans un quotidien normand du 10 juillet:
Article rétro sur les bons usages d’autrefois et notamment sur l’accueil réservé à une danse qualifiée de:
» révolutionnaire et indécente, licencieuse, menaçant l’ordre établi » et de citer une chronique datant de 1908 qui nous confirme ce jugement » Jusqu’en 1820 et même au-delà, la valse passait pour une frénésie inquiétante et dangereuse, du dernier mauvais ton, à laquelle s’adonnaient les femmes damnées et perdues, une gesticulation presque érotique, voire obscène. » « En 1857, Gustave Flaubert, fut poursuivi par la justice pour avoir décrit une valse sans en masquer les composantes sexuelles ( le contact physique dans la danse étaient considérées comme un appel à la luxure. »
Et oui, la valse ! Les temps changent, les croyances changent.
Les croyances sont basées sur un faisceau d’opinions, de jugements non fondés, d’interprétations personnelles ou collectives… Cependant leur force réside dans le fait qu’elles modifient structurellement notre perception et qu’elles recréent au travers d’un prisme, d’un filtre, une vision du monde à laquelle nous croyons dur comme fer, à tel point que nous serions prêts, selon certaines croyances, au conflit ultime…
La force de la croyance réside dans le fait, qu’à un moment, elle apporte des réponses à des situations, à des questions, pour lesquelles nous n’avons pas encore d’explications rationnelles. Elles sont censées atténuer une menace.
Dans le cadre de croyances sociales, la menace concerne bien évidemment tout ce qui pourrait remettre en cause l’ordre social, la tranquillité et les acquis de la collectivité, cadre indispensable à l’évolution de l’homme en particulier;
Dans le cadre de croyances personnelles, elles servent d’explications à quelque chose qu’on ne sait, justement pas, expliquer. « Pourquoi est-ce que je collectionne les problèmes? » » Parce que tu n’as pas de chance » Ah oui! la voilà la réponse, la belle croyance qui va faire diminuer le taux d’anxiété. « C’est sûr, je suis né(e) sous une mauvaise étoile – tout s’explique! . »
Autrefois, à la question: « pourquoi cette pluie et ces orages »: les croyances répondaient » parce que les dieux sont mécontents » Ah, bon d’accord », et chacun retournait chez soi avec une réponse qui donnait du sens.
Aujourd’hui, la connaissance répond au journal de 20h: » parce qu’il y a une depression importante venant de l’ouest qui a rencontré un flux etc.. »
En proie à une inquiétude sous-jacente permanente, nous avons besoin de réponses: quand nous n’en trouvons pas, nous en adoptons et nous y adhérons sans sourciller. Et puis un jour, parce que certaines choses changent dans l’environnement, parce que certains événements ou certaines rencontres ont lieu ou bien encore, parce que des réponses solides, vérifiables et quantifiables sont apportées, nous remettons en question la croyance adoptée… elle a fait son temps.
Alors, fait extraordinaire, comme si nous avions été sous l’emprise d’un sort, en quelques secondes, cette croyance s’envole et le prisme de perception qui l’accompagnait disparait également tout aussi vite; c’est ce qu’on appelle un déclic, une prise de conscience, un recadrage… d’un coup, d’un seul, le paysage change.